Je me fais une joie aujourd’hui d’accueillir Romain Clamaron, un ami qui m’est cher et qui m’a raconté cette histoire il y a quelques semaines. Il s’est pris au jeu de la filmer et de la poster sur internet (voir plus bas) en joignant un article sur mon blog. Vous pouvez également retrouver ses clés de sagesse sur son site http://romainclamaron.fr/.
Il était une fois un vieux moine qui vécut toute sa vie comme un ermite en dehors de la ville, sur une colline. Les gens connaissant sa quête de solitude, ne lui donnaient que rarement visite, car lui-même avait fait vœu de silence.
Tous les matins il se levait très tôt, pour respirer, méditer, prier. Un beau jour, alors qu’il venait juste de terminer sa pratique matinale, au loin sur le chemin qui menait jusqu’à son ermitage, en haut de la colline, il vit une silhouette s’approcher, et elle lui parut féminine.
Elle arrive juste devant son ermitage, elle regarde à gauche, elle regarde à droite, elle lui fait un grand sourire et elle s’en va…
Le lendemain alors que le vieux moine avait fini ses pratiques, à peu près à la même heure, alors que d’habitude il est tranquille avec les bruits de la nature, il entend des pas au loin, il plisse les yeux, il regarde sur le sentier et observe une silhouette approcher.
Il se rend compte que c’est cette même jeune femme, mais cette fois ci elle porte deux gros cabas remplis de bois. La jeune femme sort un marteau, des clous. Le moine ayant fait voeu de silence, fait des gros yeux énormes à la jeune femme mais ne peut s’exprimer… Très difficile pour le moine de pouvoir apprécier la pureté, le calme de la nature.
Les journées passent, et la jeune femme continue obstinément de construire sa cabane. Le vieux moine a vraiment percé sa zone de confort. Mais comme il a prit voeu de silence, il ne peut s’exprimer.
Au bout de quelques jours, la cabane est terminée. Le vieux moine s’est levé tôt comme tous les matins, il a respiré, il a médité, il a prié, et au loin, alors que la jeune femme a dormi dans sa propre cabane, il regarde et il voit une silhouette s’approcher.
Cette fois-ci, ce n’est pas une silhouette féminine. C’est un homme. L’homme arrive, lui fait brièvement signe de la tête. Il toque à la porte de la cabane, la porte s’ouvre, l’homme rentre, et trente minutes plus tard, en ressort…
L’homme s’en va et une heure plus tard…
Il voit une autre silhouette approcher, c’est un autre homme, il toque à la porte, la porte s’ouvre, il entre, et approximativement une demi-heure plus tard, ressort de la cabane.
Le vieux moine explose de colère, de frustration. Lui qui a cherché pendant toutes ces années la paix intérieure, à pouvoir avoir un endroit tranquille, il a fallu que cette gredine, cette prostituée vienne s’installer juste à côté de chez lui !
Il remue tous ces sentiments et ces émotions refoulées, ces mauvaises pensées, ces jugements, toutes ces journées. Au beau matin, Il continue sa pratique, il continue de méditer, de prier, de respirer, mais ce matin-là il voit une silhouette terrifiante approcher.
Il la reconnaît immédiatement il l’a vue dans les livres de sagesse…
C’est le dieu de la mort qui s’approche. Il s’agenouille devant le dieu de la mort et lui dit :
« J’espère que tu es venu prendre l’âme de cette catin ! »
Et le dieu de la mort lui dit :
« Non, mon bon ami, je suis venu prendre ton âme aujourd’hui. »
Le moine, en sanglots, lui dit :
« Mais c’est impossible, regarde cette catin, qui vit si mal ! Qui tous les jours accueille des hommes dans sa cabane. Tu viens prendre mon âme plutôt que la sienne, moi qui suis allé tant dans la pureté ! C’est injuste ! »
Le dieu de la mort le regarde et lui dit :
« Non ce n’est point injuste. Il n’est point d’injustice en ce monde. Je viens prendre ton âme et non pas la sienne, car elle, tous les jours, son esprit est tourné vers toi et elle souhaite profondément avoir une vie plus juste. Elle est extrêmement inspirée par tes pratiques matinales, par ta paix intérieure, par ce qui se dégage de toi.
Tous les jours elle a des pensées positives et elle cherche à aller dans cette direction. C’est pour ça qu’elle s’est installée près de chez toi.
Alors que toi tous les jours tu la juges, sans cesse, ton esprit est rempli de haine, de colère, de jugement. Voilà pourquoi je viens prendre ton âme et non la sienne. »
Moralité de cette histoire
C’est bien de prendre soin de soi, c’est bien de méditer etc…
Mais le plus important c’est l’état d’esprit que l’on l’entretien au quotidien.
C’est l’état de nos pensées, de notre tolérance, de notre acceptation du monde, des autres. Encore plus important.
Prendre soin de soi et de sa paix intérieure, c’est un côté.
De l’autre côté il s’agit aussi, en dehors de ses propres pratiques, peut-être que vous prenez du temps pour méditer, pour vous poser, pour vous reposer, mais il se passe aussi tout le temps de la journée et pendant tout ce temps c’est fondamental d’entretenir un état d’esprit positif. Un état d’esprit ouvert aux autres, sans jugements.
Parce qu’on a tous des histoires différentes mais qu’on cherche tous la même chose.
On cherche tous l’épanouissement, on cherche tous à revenir à notre paix intérieure.
Pourquoi pas simplement relâcher tous les jugements qu’on a des autres ?
Malgré les masques qu’ils portent, malgré toutes les choses qu’on peut capter d’eux, de leurs émotions, de leurs défauts.
Ce mot défaut ce n’est que quelque chose que l’on labellise de par nos propres filtres.
Et si on vivait juste sans filtre ?
Et si on vivait juste avec le cœur ouvert, pour accepter les personnes qui se présentent à nous dans notre vie, telles qu’elles sont.
Cette histoire est très inspirante et très logique ,merci pour cela
celine morard