[Histoire] D’autres mondes où il est possible de chanter !

S’il existe, le hasard fait bien les choses !

Voilà que je tombe sur une lettre que j’avais mise de côté depuis fort longtemps. Elle est de Laurent, un vieil ami d’enfance.

Il a quelques années de plus que moi toutefois nous avons beaucoup joué ensemble pendant les vacances scolaires.

Il me décrivait le dernier iPad qu’il venait de s’acheter lorsque lui revinrent en mémoire ses premiers rapports avec le téléphone.

Je pense que vous allez aimer lire ce qu’il écrit : « Lorsque j’étais très jeune, mon père a eu l’un des premiers téléphones dans notre voisinage. Je me souviens très bien de cette boîte en bois, bien vernie fixée au mur et le récepteur noir, lisse et bien lustré, accroché à son côté.

J’étais trop petit pour atteindre le téléphone, mais j’étais habitué à écouter ma mère lui parler. Par la suite, j’ai découvert que dans cet appareil magique, vivait une personne merveilleuse… « Service Renseignements » était son nom et il n’y avait rien qu’elle ne savait pas.

Service Renseignements pouvait fournir le numéro de n’importe qui en plus de l’heure exacte.

Ma première expérience personnelle avec ce « génie » dans la boîte s’est produite un jour où ma mère était partie chez une voisine. Je m’amusais dans l’atelier, et je me suis donné un coup de marteau sur un doigt. La douleur était terrible. J’étais seul et personne ne pouvait m’entendre crier et me réconforter.

Je faisais les cent pas dans la maison, en suçant et secouant mon doigt pour finalement arriver devant l’escalier.

… Le téléphone !!!

Rapidement, j’ai couru prendre un petit tabouret pour le placer devant le téléphone. Après être monté dessus, j’ai décroché le combiné et l’ai placé contre mon oreille.

– Service Renseignements… dis-je dans le microphone, juste au-dessus de ma tête.

Un Click ou deux… et j’entends une petite voix claire me dire :

– Renseignements bonjour, que puis- je pour vous ?

Je dis alors :

– Je me suis fait mal au doigt.

– Est-ce que tu saignes ? me demande la voix.

Je lui réponds :

– Non, je me suis frappé sur le doigt avec le marteau et j’ai très mal.

Elle me demande alors :

– Peux-tu trouver des glaçons ? Je lui répondis que oui je pouvais.

– Alors, prends un petit glaçon et pose-le sur ton doigt, me dit-elle.

Après cette expérience, j’ai appelé Service Renseignements pour n’importe quoi. Je lui ai demandé de l’aide pour ma géographie et elle m’a dit où se trouvait Montréal. Elle m’a aidé aussi avec mes mathématiques. Et bien d’autres choses…

Un peu plus tard, mon petit canari est mort. J’ai donc appelé : Service Renseignements et lui ai raconté ma triste histoire. Elle m’a écouté attentivement et m’a dit les choses habituelles qu’un adulte dit pour consoler un enfant, mais j’étais inconsolable.

Alors, je lui ai demandé, la gorge serrée :

– Pourquoi les oiseaux chantent si joliment et donnent tellement de joie à ceux qui les écoutent, pour finir comme ça tout seuls dans le fond d’une cage ?

Elle a probablement ressenti mon profond désarroi et m’a dit alors, d’une voix calme :

– Laurent, rappelle-toi toujours qu’il existe un autre monde où il est possible de chanter.

D’une certaine façon, je me sentais un peu mieux.

Une autre fois, j’ai décroché le téléphone :

– Service Renseignements…

– Renseignements bonjour, me répondait la voix, maintenant devenue si familière.

Je lui avais alors demandé :

– Comment épelez-vous le mot réparation ?

Tout ça se passait alors que j’avais 9 ans et que nous habitions Québec, nous avons ensuite déménagé à l’autre bout du pays et je m’ennuyais terriblement. Service Renseignements appartenait à cette vieille boîte en bois de notre maison familiale et, curieusement, je n’ai jamais songé à utiliser l’appareil téléphonique étincelant posé sur la table dans le corridor de l’entrée.

Alors que je me dirigeais vers l’adolescence, les souvenirs de ces conversations de mon enfance ne m’ont jamais quitté. Souvent, lors des moments de doute et de difficultés, je me rappelais ce sentiment sécurisant que j’avais à cette époque en regardant le téléphone.

J’appréciais maintenant la patience, la compréhension et la gentillesse qu’elle a eu à consacrer de son temps au petit garçon que j’étais.

Quelques années plus tard, alors que j’allais au Collège, à Montréal, mon avion devait faire une escale à Québec. J’avais donc près d’une demi- heure entre le transfert d’avion. J’ai donc passé 15 minutes au téléphone avec mon frère, qui vit toujours à Québec.

Ensuite, sans penser vraiment à ce que je faisais, j’ai composé le « 0 » et dit :

– Service Renseignements…

Miraculeusement, j’entendis alors cette même petite voix claire que je connaissais si bien :

– Renseignements bonjour, que puis-je pour vous ?

Je n’avais rien prévu de tout ça, mais je m’entendis lui dire :

– Pouvez-vous m’aider à épeler le mot réparation ?

Il y a eu un long moment de silence. Ensuite, j’entendis sa voix si douce me répondre :

– Je suppose que ton doigt doit être guéri maintenant.

Je me mis à rire et lui dit :

– C’est donc toujours vous ! Je me demande si vous avez la moindre idée comme vous étiez importante pour moi pendant toutes ces années.

– Je me demande, dit-elle, si tu sais combien tes appels étaient aussi importants pour moi. Je n’ai jamais eu d’enfant et j’étais toujours impatiente de recevoir tes appels.

Je lui ai dit comment, si souvent, j’ai pensé à elle au cours de ces dernières années et je lui ai demandé si je pourrais la rappeler, lorsque je reviendrais visiter mon frère :

– Je t’en prie, tu n’auras qu’à demander Sally, me répondit-elle.

Trois mois plus tard, alors que j’étais de nouveau à Québec, une voix différente me répondit :

– Renseignements bonjour.

J’ai donc demandé à parler à Sally.

– Êtes-vous un ami ? me demanda la voix inconnue.

Je lui répondis :

– Oui, un vieil ami.

J’entendis alors la voix me dire :

– Je suis désolée d’avoir à vous dire ça, Sally ne travaillait plus qu’à temps partiel ces dernières années parce qu’elle était très malade. Elle a quitté ce monde il y a cinq semaines déjà.

Avant même que je n’aie le temps de raccrocher, elle me dit :

– Attendez une minute. M’avez-vous dit que votre nom était Laurent ?

Je répondis : Oui.

– Eh bien, Sally a laissé un message pour vous. Elle l’a écrit, au cas où vous appelleriez. Laissez-moi vous le lire je vous prie… :

– Dites-lui que je crois toujours qu’il y a d’autres mondes où il est possible de chanter. Il saura ce que je veux dire…

Je lui dis merci et je raccrochai.

Eh oui, je savais ce que Sally voulait dire…

Moralité

Cette histoire vous est offerte avec la complicité de > Éditions Succès. Dans ce que vous dites, dans ce que vous faites, dans ce que vous transmettez, ne sous-estimez jamais l’importance que cela peut avoir pour les autres.

Qu’avez-vous transmis aujourd’hui ?

La vie n’est que Don en permanence. Lorsque vous donnez de tout votre coeur sans rien attendre en retour, la Vie vous donne tellement !

Plus vous mettrez du coeur dans chacun de vos actes, et plus votre vie s’adoucira naturellement.

Vous êtes né pour briller et donner le meilleur de vous-même à chaque instant.

Vivez pleinement cette journée et partager avec coeur et passion !