Cet article participe à l’événement « Histoire inspirante » organisé par Cédric du blog Virtuose-Marketing. La fois dernière, j’avais écrit l’article Pourquoi vouloir toujours avoir raison ?.
L’histoire du mouton noir
Un ingénieur, un physicien expérimental, un physicien théoricien et un philosophese promènent dans les montagnes d’Écosse.
Quand ils atteignirent un sommet, ils aperçurent un mouton noir sur une crête avoisinante.
– On voit que les moutons écossais sont noirs, déclara d’ingénieur.
– Il serait préférable de dire que certains moutons écossais sont noirs, dit le physicien expérimental.
Le physicien théoricien réfléchit un instant et dit
– Il serait plus correct de dire qu’au moins un des moutons écossais est noir.
– D’un côté, du moins, corrigea le philosophe.
(Histoire tirée du livre La Métaphore : voie royale de la communication, de Gérard Szymanski.)
Nous percevons tous le monde d’une façon différente et tirons des conclusions de ce que nous voyons. Cela dépend principalement de ce que nos parents nous ont inculqués. Nous avons des valeurs et un caractère propre qui nous permet de voir le monde d’une certaine façon. Néanmoins, certains prennent ce qu’ils voient pour une réalité absolue. D’autres remettent sans cesse leurs croyances en cause afin de discerner le vrai du faux en toute situation.
Ainsi, le physicien voit un mouton noir dans un pays étranger et en tire de suite la conclusion que tous les moutons sont noirs. Le physicien expérimental, réticent à l’annonce de l’ingénieur admet que certains moutons semblent être noirs dans ce pays. Le physicien théoricien va plus loin en disant qu’au moins un des moutons, celui qu’ils voient, est noir. Et le philophe de conclure qu’au moins le côté qu’ils voient du mouton est noir.
- Hé oui, qui nous dit que tous les autres moutons ne sont pas blancs ?
- Qui nous dit que les moutons ne sont pas bicolores ?
- Qui nous dit que ce mouton-ci n’est pas extrêmement sale et qu’en réalité, tous les moutons sont blancs ?
Difficile de répondre à toutes ces questions. C’est pourquoi le philosophe a le point de vue le plus juste par rapport à la connaissance du groupe. Néanmoins, cela ne signifie pas que les autres ont tord.
Ne faites pas de suppositions
Ceci est un des 4 accords des 4 accord toltèques que vous avez peut-être lu. Faire des suppositions nous attire généralement des ennuis car nous faisons fausse route.
Imaginez-vous qu’une fille vous sourit dans la rue et s’en va. Vous pouvez vous faire un million de scénarios dans votre tête en vous disant qu’elle vous aime jusqu’à aller à penser au mariage et aux enfants. On peut faire des suppositions allant très très loin. Plus simplement, nous pensons parfois que l’autre sait quelque chose que nous lui avons pas dit et qui est important. Nous faisons la supposition qu’il sait alors qu’en fait, pas du tout. Cela mène à des répliques du genre « Tu aurais du le savoir… ». Niveau communication, c’est zéro !
Pour revenir à nos moutons, en quoi l’ingénieur se met-il en danger ici ? En quoi supposer que tous les moutons écossais sont noirs peut lui causer du tord ? Je suis sûr que vous avez une idée. Et il y a probablement des tas de raison mais voici celle qui me vient le plus nettement à l’esprit.
Imaginez ce même ingénieur revenant en France, tout content de son voyage et, lors d’un repas de famille ou avec des amis, décide de raconter son périple. Et il s’exclame tout à coup :
« D’ailleurs, vous saviez que les moutons étaient noirs en Ecosse ?« .
C’était sans compter qu’une personne autour de la table dise :
« Je t’assure que les moutons noirs n’existent pas, tu as du rêver.« .
Et l’ingénieur de rétorquer :
« Si je te dis que les moutons sont noirs, c’est qu’ils le sont. Je n’ai pas révé, il était là, sous mes yeux. »
L’autre :
« Il était tombé dans la boue ton mouton ! Ou alors c’est le mouton noir qui confirme la règle que tous les moutons sont blancs« .
L »ingénieur commençant à s’énerver :
« Bon sang, t’as qu’à aller voir par toi-même au lieu d’affirmer sans savoir ! »
Enfin… Ce dialogue pourrait durer encore quelques minutes. L’idée ici est de voir comment un mouton noir a pu vous attirer la foudre et perturber de la sorte une discussion. En réalité, le mouton n’y est pour rien. Ce sont les suppositions qu’a fait l’ingénieur qui ont causées du tord. Et son ami a également fait la supposition que les moutons noirs n’existaient pas, ce qui n’a pas alimenté la conversation dans le bon sens.
Imaginez la même histoire avec le philosophe qui aurait dit : « D’ailleurs, nous avons vu un mouton étant au moins à moitié noir« . « Ha oui ? Pourquoi seulement la moitié ?« . « Je n’ai pas vu l’autre moitié« . Fin. Et ca a le mérite d’être un brin comique en prime !
Pourquoi faire des suppositions peut vous aider ?
Certes, si vous avez lu le livre de Don Miguel Ruiz, il est nettement stipulé que faire des suppositions n’apporte rien de bon. Il va même jusqu’à dire que si l’on croit être capable de faire quelque chose (supposition) et que finalement ce n’est pas le cas, cela va nous démotiver et nous donner une mauvaise image de nous-même. Or, il manque une composante à cette équation. j’ai nommé la persévérance !
Je suis extrêmement partisant du « je veux, et je m’en sens capable, donc je peux« . Et également que toute personne peut tout obtenir à condition de réunir un projet, un objectif (découpé en plusieurs sous-objectifs), une motivation et une persévérance sans faille. Faire des suppositions va vous amener parfois à voir ce que vous n’auriez jamais vu ou à faire ce que vous n’auriez jamais fait grâce à une vision et une volonté de fer.
Donc si je peux me permettre de relativiser cela, je dirais que l’on peut se permettre de supposer des choses qui ne nous concernent que nous-même, à condition d’être suffisamment fort mentalement pour supporter quelques échecs par la suite. Si vous me lisez depuis un petit moment déjà, vous avez du comprendre que l’échec est une composante quasi obligatoire de la réussite.
La prochaine fois que vous verrez un mouton noir, que vous direz à quelques « Tu aurais du le savoir » ou qu’une de vos conversations s’enflamme, prenez un moment pour vous demander si vous n’avez pas fait quelques suppositions peu appropriées…
Et vous, supposez-vous ? Et cela vous a-t-il déjà causé du tord ? J’attends vos retours d’expérience dans les commentaires 🙂
Mireille says
Et… qu’est ce qui permet de dire que la couleur écossaise ne compte que du noir ? Un mouton écossais…
Sco!@couple routine says
Salut Dorian,
Et si le mouton n’avait qu’un côté? Juste le côté visible? Et s’il s’agissait d’autre chose qu’un mouton en fait?
On ne peut présumer de rien. J’ai lu les 4 accords toltèques et j’ai bien aimé.
Amicalement,
Sco!
Dorian says
Oui Mirelle, on aurait aussi pu jouer sur la notion de couleur. La couleur noire dans sa pureté la plus parfaite n’existe pas, à priori. Tout est mélange de Yin et de Yang 🙂
Dorian says
Salut Sco!
Hé oui, tu as vu juste. Des suppositions, on peut en faire à la pelle !
Le cinquième accord toltèque est encore mieux. Si tu ne l’as pas lu, je te le conseille. Il reprend les 4 premiers autour du 5e qui est également d’une importance capitale 😉
A bientôt.
Dorian
Mireille says
« La couleur noire dans sa pureté la plus parfaite n’existe pas, à priori »… c’est vrai tout comme le blanc ne se voit que grâce au noir qui l’entoure. Le sombre est parfois nécessaire, donc !
zenie says
Salut Dorian, avant je faisais beaucoup de suppositions et ça me plongeait dans des casses têtes, maintenant quand mes petites voix commencent à supposer, je leur dis: » on se calme !, on n’en sait rien ok? « .
zenie
Luc mister-no-stress says
Bonjour Dorian,
Par rapport à l’échec, je dirais qu’il n’existe pas.
Comme le disait Edison, c’est plutôt la réussite d’avoir trouvé une bonne façon de ne pas obtenir le résultat souhaité.
Prends soin de toi
Luc Mister No Stress
Christine Geranio says
Bonjour Dorian !
Je pratique les Accords toltèques depuis 2 ans maintenant, à ma plus grande satisfaction.
Je ne les ai jamais pris en défaut.
Je les recommande.
Mais je vais te dire que celui qui me donne le plus de mal, c’est bien celui là :
Ne fais pas de suppositions !
Dur dur, tellement j’en fais 😀
nyny says
je pense que l’homme actuel ne peut avancer ou du moins se fondre dans un quotidien intellectuel aussi changeant que le notre sans un soupçon de suppositions . faut juste éviter d’être radical et rigide dans ses convictions … la flexibilité reste un atout conducteur de tout dialogue, il n’est pas interdit de supposer d’une manière fausse ou correcte peu importe du moment que les deux parties acceptent le fait qu’on peut avoir tort avant même d’entamer la conversation. :p
Du coup la conversation de l’ingénieur ac son ami donne : »…. j’ai cru que les moutons noirs n’existaient pas !!!! » l’exemple des variations génétiques est tout a fait plausible dans cette situation , surtout venant de l’ingénieur , il peut même l’ajouter comme postulat ainsi il existe des hommes de couleurs contrastées en passant du noir au blanc , c’est le cas pour les moutons deuxième postulat qui sera « ou pas » mais comme le premier résout la problématique , il éliminera le dernier !
mais ça nous fait revenir sur un point qui est : la multipotence de l’esprit ^^ , une part de philosophie est tout autant essentielle que notre part de logique absolue ! d’ailleurs n’est-elle pas la mères des sciences.
Ben ! tant que j’y suis , ça me rappelle le jour ou ma mère a préparer de la crème au riz et elle n’a pas omit d’ajouter l’eau de fleurs d’oranger (apparemment tout le monde fait ça) mais moi je ne le savais pas , du coup on a due débattre la dessus pendant une bonne dizaines de minutes. Elle, convaincue de ce qu’elle avance et moi persuadée du contraire j’essayais bonnement de m’accrocher sur le fait que j’ai pas l’habitude de sentir le gout donc elle n’a surement pas l’habitude d’en mettre et personne n’en met dans la recette en général . A la fin j’ai eu tort mais pas tout a fait xD vu que le gout avait vraiment changer et c’est dû au changement de la dose , elle en mettait tellement peu qu’on aurait dit qu’elle en mettait pas du tout 😀
Donc la c’est une supposition basée sur une croyance (qui plus est fausse :p ) , d’ou la source de l’ambiguïté du dialogue ! en effet c’est pas l’ingrédient qui en est la source.
Dorian says
Salut Zénie,
Hé oui, on va souvent supposer sans vraiment savoir. Le problème, c’est qu’on se fait parfois des histoires farfelues qui nous causent diverses émotions pas très agréables alors qu’au final, rien de tout ce que l’on a imaginé n’arrive.
A bientôt.
Dorian
Dorian says
Bonjour Luc,
Exact, j’admire Edison pour le travail de folie qu’il a fait et sa persévérance exemplaire !
Mais faire des suppositions peut réellement nous conduire sur une mauvaise voie. Même si tout échec fait grandir 🙂
Merci pour tes commentaires et à très bientôt.
Dorian
Dorian says
Bonjour Christine,
As-tu lu le 5e accord toltèque ? J’ai adoré. Les 4 accords sont réexpliqué en complément du 5e qui a toute son importance également.
J’essaie de les appliquer dans ma vie en mettant l’accent sur la parole et sur « ne rien prendre pour soi »
Ne pas faire de supposition est difficile je te l’accorde. Surtout quand des événements imprévus se pointent et que des émotions de tous types nous « submergent ». Pas toujours facile de se faire une raison et de ne pas supposer des choses… 😉
Merci de ton commentaire et à bientôt.
Dorian
Dorian says
Bonjour nyny,
Merci d’avoir poster votre message ici 🙂
Je retiens un point essentiel de votre commentaire : la flexibilité. En effet, cette dernière est primordial dans tout type de communication. C’est le manque de flexibilité qui mène à des conflits plus ou moins grands sur la planète. On appelle cela ouverture d’esprit également. Beaucoup se permettent d’affirmer des choses qui ne sont pas vraies ou vraies que dans leurs propres univers. l’autre, n’ayant pas les mêmes croyances, ne sera pas du tout d’accord et aura admis des vérités toutes autres.
Merci pour cet exemple personnel très parlant. On suppose souvent sur des bases peu fiables sans connaître tous les éléments. D’où la foudre.. 🙂
A très bientôt.
Dorian
Manuel says
» Faire des suppositions nous attire généralement des ennuis car nous faisons fausse route. »
Que c’est vrai !
écoutons et écoutons à nouveau avant de répondre, ce sera très bénéfique.
Dorian says
Plus on a d’éléments en notre connaissance, plus on a de chance d’être dans le vrai et ainsi de ne pas nous attirer la foudre 🙂
Ecouter permet effectivement d’emmagasiner beaucoup d’infos !
hannah@technique Tipi says
Bonsoir Dorian,
je suis d’accord avec toi. L’accord toltèque parle des suppositions que l’on fait sur les autres et qui ne sont en fait que des projections. Un peu comme si le monde tournait autour de nous.
Dorian says
Bonsoir Hannah,
Exactement. Mieux vaut se méfier de ce que l’on dit parfois (toujours ?) 🙂
A bientôt.
Dorian