Changer de vie, trois mots simples et chargés de sens.
Trois mots que nous pensons être en mesure d’appliquer quand nous le souhaitons.
Trois mots qui se frottent pourtant à des peurs et à des blocages inconscients.
Au moment de réfléchir sur nos conditions d’existence, nous avons tous quelque chose à redire, à espérer.
Nous voudrions occuper un poste plus intéressant, avoir un cercle social plus étendu, faire preuve de plus de confiance en nous… nos attentes diffèrent selon notre définition personnelle, mais sont bien présentes.
Assis dans le confort de notre salon, parlant à des gens qui ne remettent pas en cause notre légitimité, nous tirons tous des plans sur la comète.
Nous nous imaginons faire de grandes choses, relever les défis les plus ardus.
Mais quand il convient d’agir sur le terrain, au contact direct de notre environnement, la remise en question est perpétuelle.
Elle est d’ailleurs souvent assez forte pour nous faire baisser les bras.
Alors même que notre désir et notre motivation à changer de vie semblent véritables, ce petit démon cornu siégeant sur notre épaule, notre inconscient, tend à nous faire dévier de notre route et à nous faire considérer le changement comme dangereux.
Comment ce phénomène s’explique-t-il ? Pourquoi devons-nous lutter d’abord contre nous même pour changer ?
Cet article est écrit par Jean-Baptiste Marsille, créateur de Psycho Actus et auteur d’Aujourd’hui je change ma vie. Passionné par les relations humaines, la psychologie et les mécanismes sociaux, il nous livre aujourd’hui ses conseils sur comment changer de vie.
Pour changer de vie, il faut sacrifier ses valeurs personnelles sur l’autel de l’évolution
Pour beaucoup, suivre leur instinct, leurs désirs les plus profonds et ainsi changer leur vie pour donner corps à leurs véritables aspirations (fussent-elles de tout plaquer pour aller élever des lamas au Pérou) relève de l’utopie ou au mieux de la capacité à saisir une formidable opportunité qui se présente.
Et c’est bien normal : remettre en cause une routine sécuritaire, des habitudes bien ancrées n’est pas chose facile.
Notre besoin de contrôle et notre peur de l’inconnu sont tels, qu’une prise de décision aux retombées incertaines est toujours ressentie comme un tiraillement.
Risque et échec sont ces deux monstres qui nous attendent au coin de la rue, prêts à se jeter sur nous et à nous dévorer dans le cas où la réussite de nos plans ne serait pas immédiate.
Avant même de penser en termes de bien-être, de bonheur et de désir de mieux nous connaître, nous activons des freins par peur d’affronter une mésaventure.
L’échec est devenu cette bête noire qu’on doit bannir et éviter à tout prix.
On nous l’apprend depuis notre plus jeune âge, en nous donnant des bons points, nous classant selon nos résultats scolaires et nous faisant passer des examens.
Et quand bien même de grandes surprises statistiques viennent remettre en cause notre vision de l’échec, nous campons sur nos positions (en Finlande, il n’existe par exemple ni système de notation, ni examens scolaires. Pourtant, le pays revient de manière récurrente sur le podium des endroits où il serait le plus agréable de vivre).
Nos peurs sont fondées sur une vision très particulière de l’évolution, faisant de la contre-performance un élément négatif alors même qu’elle pourrait simplement être incorporée au processus d’apprentissage.
La remise en cause de notre potentiel est devenue une quasi-nécessité, au moment de se frotter à l’absence de résultats matériels de nos choix.
Pourtant, un bébé se redresse et tente à nouveau de marcher lorsqu’il chute, non ?
Ce qu’il nous faut comprendre, c’est que tout objectif, à condition qu’il corresponde à nos capacités physiques ou intellectuelles, est atteignable.
Je ne serais jamais pilote d’avion… car ma vue est comparable à celle d’une taupe éblouie par le soleil.
En revanche, je suis devenu chef d’entreprise et coach de vie, alors qu’il y a encore peu, j’étais sans emploi.
Changer de vie : un processus basé sur la connaissance de soi
On me pose souvent une question très simple, suite à laquelle ma réponse produit toujours des réactions ulcérées.
« De quoi avons-nous besoin pour changer de vie » ?
=> « D’un morceau de papier, d’un crayon et d’un soupçon de courage ».
C’est en tout cas ce que je prône sur mon blog.
La possibilité de changer de vie est offerte à tout le monde.
Il « suffit » en réalité d’une impulsion, générée par une véritable introspection pour se permettre à évoluer comme on le souhaite.
La mise en relief d’objectifs principaux et d’objectifs primaires (découlant d’une parcellisation des objectifs principaux) et des outils à notre disposition pour les atteindre (informations disponibles, formations professionnelles, aides financières…) peut s’effectuer le plus simplement du monde à partir du moment où l’on croit en ses chances et où l’on assimile le fait que la Terre ne s’arrêtera pas de tourner si certains obstacles nous font parfois trébucher.
Cette simple affirmation, supposant que nous sommes tous libres de prendre des risques et que cela concourrait à nous préparer à une véritablement changement de vie, peut être assimilée grâce à un questionnement personnel.
Changer de vie : la méthode du journal émotionnel
Le journal émotionnel est l’un des outils les plus efficaces quand il s’agit de réfléchir sur soi, ses envies, ses besoins et ses capacités.
Ce dernier est un compagnon du changement dont le but est d’une part de favoriser l’extériorisation de nos sentiments et de nos peurs et d’autre part un constat de l’évolution de nos ressentis.
Sortir de sa zone de confort n’est pas chose facile.
En s’offrant l’opportunité de coucher nos doutes sur le papier, nous nous permettons de les relativiser.
Les règles du jeu sont alors très simples : nous y inscrirons, des questions, des ressentis, des affirmations… bref, tout ce qui peut nous passer par la tête au moment de nous lancer dans un projet ambitieux
Ces écrits accompagneront nos décisions les plus importantes : de l’ouverture d’un magasin de fromages lapons au lancement de notre start-up en ligne, afin d’éviter de sombrer dans le doute et de perdre cette impulsion décisive, cette étincelle qui pourrait lancer le brasier.
À l’image du journal intime, le journal émotionnel ne requiert aucun soin particulier. Son contenu est libre. L’essentiel, c’est de se décharger du poids du regard des autres, de la prise de risque et de la peur de l’échec relatif à la volonté de changer de vie .
Dans le meilleur des cas, vous ne ferez que griffonner avant de le refermer. Ne relisez pas vos notes instantanément. Faites-le une fois par semaine, à tête reposée.
Rapidement, vous verrez que la plupart de vos doutes sont infondés et que votre jugement à leur encontre évolue d’une semaine sur l’autre.
Le journal émotionnel est un très bon moyen de relativiser l’influence de notre inconscient et de continuer nos efforts malgré ce dernier.
En le remplissant régulièrement et en vous intéressant au contenu rédigé plusieurs mois en arrière, vous vous rendrez compte que oui, vous êtes bien en train de changer de vie, même si la peur et le risque subsistent !
Avant de conclure cet article, j’aimerais adresser mes remerciements à Dorian pour m’avoir laissé l’opportunité de m’exprimer et souhaiter une très bonne continuation à l’ensemble des lecteurs !
Et vous ? Pensez-vous que changer de vie soit difficile ? Y voyez-vous peurs, doutes et inquiétudes ou opportunité et aventure ? Nous attentons vos retours dans les commentaires !
Eric says
Bonjour Jean-Baptiste,
Je suis d’accord avec toi : changer de vie n’est pas chose évidente même lorsqu’on le souhaite ardemment ! Encore faut-il avoir des objectifs réalisables selon la vision que l’on a des choses, sinon il est si facile de ne rien vraiment faire pour chercher à les atteindre ! Ensuite passer à l’acte peut aussi être très difficile car nos peurs, nos croyances, et aussi nos valeurs peuvent être tellement limitantes !!!
Je pense qu’effectivement la tenue d’un journal « émotionnel » est une méthode qui peut fonctionner. J’en ai déjà eu la preuve lorsque je faisais le défi des 100 jours ! J’utilise aussi toutes les méthodes enseignées par Tony Robbins dans ses séminaires… et ça a transformé ma vie !!!
Merci à vous deux pour cet article.
Amitiés
Eric
hannah@technique Tipi says
Bonjour Dorian et Jean-Baptiste,
Changer de vie demande du courage et un travail sur soi.
Le cerveau est programmé pour choisir la voie du moindre stress afin de nous maintenir en vie le plus longtemps possible donc changer de vie ne fait partie de ses plans sans stress.
Lorsque nous voulons actualiser la nouveauté dans notre vie, nous avons intérêt effectivement à tenir compte de nos émotions et à connaître des techniques pour ne pas nous laisser bluffer par elles!
Jean-Baptiste says
Bonjour Eric,
Très heureux de voir que l’article te plait et qu’il apporte quelque chose !
Oui, le journal émotionnel est un véritable libérateur de conscience.
Il permet non seulement de mettre des mots sur nos obstacles, mais aussi de réaliser l’ampleur de nos efforts et la réalité de notre potentiel.
C’est le parfait compagnon de route vers l’amélioration et le changement.
Un grand merci à toi pour ta participation et à bientôt en ligne 🙂
Dorian says
Bonjour Hannah,
Parfois le ras le bol de la routine devient plus fort que le stress de l’inconnu. Beaucoup attendent ce moment là pour faire bouger les choses et le faire avant demande certainement une petite dose de folie 🙂
Bien amicalement,
Dorian
cécile says
Bonjour les garçons,
J’ai déménagé 15 fois en 20 ans. Entre 4 pays différents…et je recommence fin de la semaine. Je vais vous dire un truc : changer de vie, c’est un entrainement qui fait partie de la vie. Chez nous, changer de vie, c’est notre vie. Moins on change, plus ça fait peur. A méditer…
Cécile
Jean-Baptiste says
Bonjour Hannah ! Merci pour ce retour.
Je ne sais pas si le cerveau est conçu pour prendre la route du moindre stress, vous devriez rencontrer ma compagne 🙂 Plus sérieusement, effectivement, tenir compte de nos émotions est primordial !
Jean-Baptiste says
Bonjour Cécile. Bon courage pour votre nouveau déménagement dans ce cas !
J’imagine que tout est question de point de vue. Ce qui est certain en revanche, c’est que la tendance à sortir de sa zone confort élargit cette dernière, nous permettant effectivement de moins appréhender une évolution future. Une sorte de cercle vertueux en définitive.
Dans votre situation, c’est une addiction! Je suis un peu dans le même cas, et je repars vivre en Suède d’ici quelques mois 🙂